Le Grand Stade de Nice mis hors-jeu !

                                          

« Ray e basta ! » Les Niçois vont devoir s'y faire. Ils ne verront pas de si tôt le grand stade sortir de terre.

  La justice administrative a suspendu cet été l'exécution du contrat passé entre la mairie et la société Cari-Spada. Pourquoi ? Quelques jours avant son départ, le préfet des Alpes-Maritimes, Pierre Breuil a sèchement taclé le maire (UMP, ex FN) de la ville, Jacques Peyrat. Première irrégularité : la Ville n'aurait pas fixé le prix des billets dans le cahier des charges. Autre vice de procédure, dénoncé par la répression des fraudes et repris par le procureur de la République Eric de Montgolfier : la société Cari-Spada aurait été favorisée dans l'appel d'offres. Ce n'est pas tout. L'opposition niçoise soulève une nouvelle interrogation : l'article 10 du contrat n'est pas respecté. Une clause résolutoire précise que les travaux sont soumis à la délivrance du permis de construire. Or, Cari a commencé les travaux de terrassement sans ce précieux sésame.

  Un projet (trop) ambitieux

  Le projet du GSN à Saint-Isidore, dans la Plaine du Var, prévoit d'accueillir l' O.G.C Nice dans une arène neuve de 32 000 places « digne de la 5ème ville de France » La proposition est alléchante.. Proche de l'autoroute, ces  nouvelles infrastructures seraient dignes d'un grand club européen. Coût du projet : 90 millions d'euros, dont dix millions ont déjà été investis dans les travaux de terrassement depuis le mois de mai. Ambiance morose, réunion tous les jours... Du côté de la société Cari-Spada,  les entrepreneurs sont dans l'attente et espèrent une solution rapide.

  « Si on descend en L2 avec un stade de 32000, cela engage tous les Niçois. Le stade semblerait vide» s'indigne  François Fougeron, président de Club Des Supporters. Ce sont les habitants de la Ville, qui dans leurs impôts, combleront le manque à gagner. Si « le plan de développement du club passe par un nouveau stade », il est hors de question de tout sacrifier au « football-business » Selon lui, abandonner le stade du Ray et son ancrage au coeur de la ville est inacceptable : « le stade est là depuis un siècle, le déplacer est une erreur. » Le développement du club passe par un nouveau stade. Philippe Fougeron en est conscient mais souhaiterait le Grand Stade sur le site actuel. « Le grand stade au Ray est possible! Il y a déjà eu des offres de rénovation. En 2003, le projet Viallatte d'agrandissement du stade avait été validé avant que l'appel d'offres soit annulé » rajoute le président du C.D.S.

  Un élu de l'opposition menacé

  Les supporters sont excédés. Les dirigeants leur font miroiter l'Europe alors que leur équipe côtoie les profondeurs du classement. Pire, le président du club Maurice Cohen, appuyé par certains ultras,  s'en prend ouvertement à Jean-François Knecht (PS). Ils lui reproche son arrivée tardive sur le dossier. Menacé de mort depuis le début du mois d'août, il déclare simplement avoir fait son devoir d'élu. Non seulement le dossier n'était pas conforme sur le plan juridique, mais en plus il « absorbe le budget de la ville sur 30 ans! » Ni « rentable, ni moral », JFK revendique « qu'on soit pleinement dans la République », et « qu'on prenne conscience au niveau national qu'il y a un département où il y a énormément de magouilles. » Peu soutenu par  certains de ses camarades, il a hésité un moment à se retirer de la vie politique. Finalement il assume ses responsabilités et déclare : « j'irai au bout de mon mandat » Il critique vivement Peyrat qui n'a « aucune vision d'ensemble, de cohérence... c'est n'importe quoi! » Que ce soit au niveau des supporters, des dirigeants ou des politiques, tous sont d'accord se rejoignent  sur un point : Nice mérite un grand stade.